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Le Zénith, le 29 janvier 2012, Live Report

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Le Zénith, le 29 janvier 2012, Live Report

Prélude:

Après des nuits interminables à regarder, sur youtube et partout où je le pouvais, des performances de D'Angelo à Stockholm, puis à Copenhague, où ils s'était produit quelques jours avant la date fatidique à Paris, j'avais une petite idée de ce qui nous attendait.

Le premier choc, bien sûr, a été la diffusion le 26 janvier 2012 soir de "Chicken Grease" à Stockholm (http://www.youtube.com/watch?v=etxFu7HgeB0), un morceau au swing irrésistible qui bouscule les codes des genres , que ce soit funk, soul ou hiphop.

La vidéo tournait déjà sur youtube, des photos uploadées sur certains sites, alors que le concert n'était même pas encore terminé, et j'ai été de ceux qui se sont couchés tard ce soir pour voir leur patience récompensée.

La qualité sonore n'était pas top, mais imaginez le soulagement (quel fan n'a pas pensé à une possible annulation), il était bien là, en forme, plein d'énergie, habillé en noir comme lors du Voodoo Tour, bandana et tresses lâchées...se livrant au public chanceux d'être là dans une lumière rouge et enveloppé par un groupe qui assure (et surprise, ce ne sont pas la Soultronics) et on ne l'a pas vu performer depuis maintenant 12 ans. Comprenez le côté historique de cette vidéo aux yeux des fans.

La musique du début m'a rappelé la fin de "devil's pie" telle que la chanson a été interprêtée lors d'un show télévisé, alors j'ai vite compris que nous aurions droit à un enchaînement logique "devil's pie"-"chicken grease".

De plus, les fans faisaient également tourner trois choses marquantes : une chanson jazzy et funky intitulée "sugar daddy" ainsi qu'une ballade soul qui se prénomme "another life", et un autre à la limite du rock, "the charade", lequel n'est pas sans rappeler certains albums de Prince (Sign O'The Time, Around the world in a day, 1999). Sur les deux premiers morceaux cités, on voit D'Angelo sur son piano quasiment tout le long, et sur le troisième, un D', à la guitare. Le morceau est un peu sombre, mais impose toute sa beauté, le son saturé de la vidéo ne m'a pas permis d'apprécier il se devait ce titres très prometteur (et je remercie personnellement tous les posteurs de vidéos sur internet).

Je me suis dit "tiens, D', je ne l'avais jamais vu avec une guitare, sauf sur le clip de "left and right"", que de surprises, 12 ans d'absence et du travail de cet instrument, intéressant, et c'est bien lui qui joue la gratte sur "left and right" (et scoop, j'ai appris en lisant une interview que cette guitare, celle du clip, lui a été offerte par Eric Clapton).

Et là, inutile de débattre et vous l'aurez compris, savoir que l'on aura droit à trois nouveaux morceaux, qui sont des compos et pas des reprises, ça a fait monter la mayonnaise.

Le D'Day, au Zénith

Je n'écoute pas que D'Angelo, et j'ai déjà assisté à d'autres concerts dans cette salle parisienne, l'insonorisation est vraiment à vomir.

Fin de la première partie (c'était la rappeuse Jean Grae que j'appréciais déjà, et cette appréciation n'a fait que d'accroître grâce à cette belle première partie), lumières éteintes, c'est l'heure de commencer, mon coeur bat au fur-et-à-mesure de l'attente.

Les lumières s'allument avec un bleu qui domine, on voit le groupe, je ne reconnais que Pino Palladino, bassiste lors du Voodoo Tour, mais aussi de l'album Voodoo (chouette, un revenant), 4 choristes, mais pas de section cuivre, un claviériste, Ray Angry, le batteur Chris Daddy Dave, les guitariste Isiah Sharkey et Jeff Lee Johnson. Ce dernier a remplacé Jesse Johnson (un des grands rivaux de Prince à la grande époque) que l'on nous avait promis, bon on fera sans!

Le morceau qui ouvre les festivités est "Playa Playa", on ne voit pas D'Angelo, mais on entend très bien sa voix, elle nous montre que les années et problèmes n'ont eu aucun impact sur l'organe mélodique.

On a ensuite "feel like makin' love" et on voit enfin celui que l'on attendait tous, avec sa guitare, la foule devient complètement hystérique à son arrivée et mes voisins de plus en plus insupportables, mais bref, ce fut un grand moment de bohneur. Il chantait et jouait, comme s'il ne s'était jamais absenté, le morceau tournait super bien et soudainement, une nouvelle chanson arrive "ain't that easy".

Première grosse surprise, puisque je ne l'avait vue sur aucune vidéo, "ain't that easy" groovait à souhait, en entendant ça, j'ai pensé à la fois à Funkadelic et Sly and the Family Stone. J'adore le passage qui précède le refrain, et la curiosité de pouvoir bientôt l'écouter en version studio me travaillait.

Vient juste après l'enchainement logique "devil's pie"-"chicken grease", voir en vidéo le show man qu'est cet artiste a été une chose, le voir en direct en est une autre ! Ce moment a été intense, le public ne s'est pas empêché de danser, et les sourrires que j'ai pu voir sur beaucoup de visages reflètent bien l'état d'esprit dans lequel j'étais. "Chicken Grease" a trouvé son dénouement dans un jam questions réponses "I know you love me cause I'm funky cause I!" et les cris de D'Angelo.

J'ai aussi redécouvert "the root" grâce à ce concert qui a laissé sa place à "charade",et là, je ne peux qu'avoir des regrets, l'insonorisation de la salle a cassé toute la magie du morceau, la basse saturait, Pino Palladino semblait faire des signes de la tête aux techniciens, mais rien à faire, du début à la fin, mes oreilles ont souffert.

L'autre enchaînement a été "I've been watchin' you" de Parliament, et "SDM", D'Angelo m'a fait aimer ce morceau de Parliament, mais le grand moment a été surtout "SDM". L'interprétation donnait un ton profond à la chanson, plus lente qu'elle ne l'était déjà, et surtout, la musique, telle qu'elle a été jouée ce coup-ci, a vraiment mis en avant la voix du chanteur. Je vais reprendre une citation d'autres articles que j'ai pu lire, le côté "théatral" était de mise.

Deuxième grosse surprise, un medley de titres ayant fait son succès, uniquement en piano voix. On y retrouve notamment "spanish joint", "jonz in my bonz", "higher", "one mo gin"...et"how does it feel". L'instant fut magique, je regrette juste qu'il n'ait pas choisi de jouer ce dernier en entier et avec le groupe. La performance vocale, je dois le dire, a été à ce moment énorme, et je trouve qu'il est même meilleur qu'avant.

Je l'attendais, est arrivé "another life", qui n'est pas sans rappeler la soul de philly, avec le Sitar, les mélodies aussi,dans le genre il y a les Delfonics, O'jays,...et l'attente fut bien récompensée. les couplets sont chantés tout en falsetto, et on voit qu'il y a une fois de plus une chose qu'il n'a pas perdu.

Je l'attendais aussi, "Sugar Daddy", de son intro au jam de fin, en passant par le solo de piano et de guitare, celui-ci a capté toute mon attention. Peut-être le prochain single ?

La troisième grosse surprise, "space oddity" de David Bowie, pour laquelle il échange sa guitare electrique contre une guitare folk. Ce n'était pas le meilleur moment du concert, mais j'ai été content de voir une ouverture vers d'autres genres, qu'il ne se limite pas qu'à la musique noire, et le tout a été bien fait.

La conclusion du concert a été "brown sugar" retravaillée façon P Funk, j'ai cru reconnaître dans la partie instrumentale "chocolate" de The Times, et une portion de "lady cap driver". Je m'attendais à entendre l'origine ou au moins celle du voodoo tour, mais non, il s'agissait d'une autre, et l'everest groove qu'il nous a fait atteindre était, hélas, l'endroit où nos chemins devaient se séparer.

Ce D'Angelo était quelqu'un de très communiquant avec son public, très chaleureux, généreux, humble et qui nous remerciait sans cesse. Il sait désormais que si l'envie lui passait à nouveau de revenir à Paris, l'accueil sera de qualité.

Quand je repense à ce soir du 29 janvier, je me rappelle d'un instant magique, et la première envie que j'ai eu en sortant du Zénith, c'était de retourner le voir en concert, espérons que cela n'est que le début.

Ci-après, quelques vidéos du concert

Le Zénith, le 29 janvier 2012, Live Report
Le Zénith, le 29 janvier 2012, Live ReportLe Zénith, le 29 janvier 2012, Live Report
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